Discours sur la religion et sur quelques autres sujets, Fac-similé
EAN13
9782381850146
ISBN
978-2-38185-014-6
Éditeur
Presses universitaires de Caen, Editions du Franc-Dire
Date de publication
Collection
Fontes et paginae
Nombre de pages
292
Dimensions
24 x 3,8 cm
Poids
930 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Discours sur la religion et sur quelques autres sujets

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Presses universitaires de Caen, Editions du Franc-Dire

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«Les Pensées furent-elles vraiment écrites sous forme de fragments ? Se
réduisent-elles à un recueil d'aphorismes ? La question peut sembler d'autant
plus saugrenue que Pascal passe depuis trois siècles pour l'écrivain
fragmentaire par excellence, et le fragment pour l'expression naturelle de son
"effrayant génie". Nietzsche n’écrivait-il pas en 1885: "Les livres les plus
profonds et les plus inépuisables participeront toujours du caractère
aphoristique et soudain desPenséesde Pascal"? Et Lucien Goldmann, en 1955, n
’énonçait-il pas cette règle littéraire: "il n’y a, pour une œuvre tragique,
qu’une seule forme d’ordre valable, celui du fragment, qui est recherche
d’ordre, mais recherche qui n’a pas réussi et ne peut pas réussir à
l’approcher"? En réalité, parler ainsi est tout simplement commettre un
anachronisme. Issu du romantisme allemand, le concept de fragment est dépourvu
de signification au XVIIe siècle, auquel Pascal ne fait à cet égard aucune
exception: comme tous les apologistes de son temps, il écrivait
desdiscourscontinus et le plus souvent d’assez longue haleine (chacun connaît
les deux exemples fameux du "Pari" et des “Deux infinis”) que l’on trouvera
ici restitués — recollés— pour la première fois sous leur figure originelle et
publiés dans l’ordre chronologique probable de leur rédaction. Bien loin de
composer une rhapsodie, Pascal cherchait ettrouvait“un ordre des raisons”,
même si sa conception de la raison et de l’ordre n’est plus tout à fait celle
de Descartes, mais les fonde l’une et l’autre sur une “logique du cœur”
(Heidegger). Cependant, à la mort de Pascal, n’a-t-on pas découvert ses
manuscrits dans le plus grand désordre et morcelés en bouts de papier de
toutes tailles? Certes, mais l’on sait parfaitement pourquoi ils se
présentaient ainsi: c’est que Pascal avait formellement désavoué, vers 1660,
ses discours primitifs à cause de leur trop grande disparate, et qu’il les
avait lui-même découpés avec l’intention, ou plutôt l’espoir, de rédiger, sur
cette base, un livre nouveau et unitaire, une “Apologie de la religion
chrétienne”. Il n’empêche que, s’il est évidemment loisible de spéculer sur le
“plan” qu’eût suivi ce livre jamais écrit et sans doute impossible à écrire,
seul le retour vers l’amontde la création pascalienne, c’est-à-dire le
remembrement des “fragments” où elle s’est accidentellement dispersée, peut en
livrer le sens authentique. Ce retour au discours pascalien en son
jaillissement premier, en sa simplicité et sa monumentalité, c’est à lui
qu’invite cette édition, proposée par Emmanuel Martineau en 1992, véritable
édition originale de ce qu’on appelle depuis 1670 lesPensées. Depuis longtemps
épuisée, le présent ouvrage en est la réédition en fac-similé».
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